4. Institutions

Le troisième acteur dans le process de changement social, les deux premiers étant les individus et les communautés, sont les institutions, aussi bien les structures formelles de gouvernance que les organisations informelles de la société civile.

Redéfinir les rôles et les relations

Un mouvement vers une société juste et durable exige une redéfinition des rôles et des relations entre les individus, la communauté et les institutions. Il faut en particulier redéfinir les notions de pouvoir et d’autorité: les institutions élues ont l’autorité, mais n’ont pas le pouvoir; les individus ont le pouvoir mais pas l’autorité. Le pouvoir est résident potentiellement dans les membres de la communauté.

Dans cette perspective, les structures de gouvernance ont un double rôle:

  1. Exercer leur autorité pour libérer le potentiel résident dans la communauté; et
  1. Guider et coordonner l’énergie résultante vers une action cohérente pour le progrès social.

Pour ce faire, elles doivent être ouvertes à la co-gouvernance. La co-gouvernance est un mode de prise de décision collective où plusieurs acteurs – publics, privés, associatifs et citoyens – collaborent de manière structurée et équitable pour gérer des biens communs, des politiques ou des projets. Elle repose sur l’idée que les défis sociaux complexes nécessitent la coopération de tous les acteurs concernés et sur la réalisation qu’elle permet de mobiliser l’énergie, les ressources, la créativité et l’innovation présentes dans la société civile.

Le plus souvent, les membres de la communauté participent aux processus de co-gouvernance par l’intermédiaire des associations. Les associations sont moteurs du développement social: elles mobilisent les citoyens, agissent concrètement sur le terrain, innovent, défendent les droits, créent du lien et renforcent la démocratie participative. Elles sont le lien entre la communauté et les institutions de gouvernance. Elles sont des éléments essentiels pour la transformation sociale et un mouvement vers une société juste et durable.

Pour promouvoir un processus de co-gouvernance, il faut à la fois renforcer la capacité des associations (leur donner la voix) et préparer les structures de gouvernance à ouvrir les portes d’une vraie participation (leur donner l’écoute).

Programme de développement institutionnel de PRIACT

Le programme de développement institutionnel de PRIACT a donc deux volets: le renforcement des capacité organisationnelles des associations et la facilitation du processus de co-gouvernance.

1. Renforcement des capacités organisationnelles

Une organisation véritablement performante présente certaines des caractéristiques suivantes :

  • Des valeurs fondamentales partagées, en harmonie avec les principes universels
  • Une mission claire et partagée
  • Une vision programmatique et organisationnelle bien articulée
  • Une compréhension claire de son environnement, de ses forces et de ses faiblesses
  • Des objectifs et des programmes clairement définis
  • Un leadership intègre, dynamique et altruiste
  • Une structure organisationnelle flexible et adaptative
  • Une répartition claire des responsabilités et une évaluation des performances individuelles
  • Des processus de planification et d’apprentissage systématiques
  • Une communication libre et ouverte
  • Une consultation et un travail d’équipe bienveillants et efficaces
  • Des procédures opérationnelles cohérentes avec ses valeurs fondamentales
  • Une atmosphère encourageante et solidaire qui favorise le développement individuel et la créativité
  • Un personnel qualifié, dévoué et engagé
  • Des relations étroites avec la communauté
  • Une gestion environnementale active

Le programme de développement organisationnel de PRIACT a pour objectif de renforcer la capacité des associations et autres organisations, y compris les entreprises désireuses de renforcer leur impact social, à s’engager dans un processus de changement systématique basé sur les valeurs, visant à atteindre les éléments décrits ci-dessus.

PRIACT offre des ateliers sur des thèmes liés au rôle de la société civile dans la transformation sociale, sur la planification stratégique pour mieux définir l’orientation et l’action des organisations, l’évaluation de la culture, des processus et des compétences internes, la formation du personnel sur la communication, la prise de décision collective en consultation, l’application quotidienne des valeurs de l’organisation, et l’apprentissage systématique.

2. Facilitation des processus de co-gouvernance

Pour qu’elles puissent s’engager efficacement dans des processus de co-gouvernance, les structures publiques ont aussi besoin d’un renforcement de capacité dans cette direction.

Pour cela, PRIACT anime des ateliers de réflexion sur la nécessité et la nature du processus de co-gouvernance, les attitudes et les compétences qui le facilitent, et les politiques et pratiques qui le soutiennent.

La co-gouvernance appelle inévitablement à la collaboration entre différents groupes et organisations, qui doivent alors apprendre à travailler ensemble et à se metrre en réseaux pour arriver à un impact collectif. La mise en réseau et la collaboration de divers groupes n’est pas une tâche facile, mais ces processus font l’objet de plus en plus d’étude et depuis une quizaine d’années on observe l’émergence de toute une science de l’impact collectif.

En particulier, les conditions nécessaires à l’impact collectif ont été identifiées et appliquées: elles comprennent un programme commun, une communication continue, des activités qui se renforcent mutuellement, un soutien organisationnel dédié et des critères de mesure partagées.

PIRACT renforce aussi par son action les processus de collaboration, de réseautage et d’impact collectif.

Exemples d’activités

Quelques activités illustratives:

Partenaires de la Ville de Rijeka et de la société civile discutant l'évaluation à mi-parcours d'un projet